prononcée en ouverture des deux concerts de l’Olympia du 18 juin dernier, permettez-moi de renouveler cette acclamation à destination des trois “poètes de Monsieur Légionnaire” : Hom N’Guyen le peintre, François Sureau le conteur, Émile Lardeux et son orchestre de 60 légionnaires ne faisant qu’un, le musicien (1) . Ces trois artistes hors pairs nous ont transportés à leur façon, sur la rive d’un autre monde, celui de la Légion.
Grâce à eux, la Légion a pris l’Olympia et l’empreinte de la main de Monsieur Légionnaire s’est ajoutée à la collection de moulage des mains des légendes de la chanson, qui ont bâti cette salle mythique.
Grâce aux mots de notre académicien, aux notes de notre musique, la solidarité légionnaire a résonné haut et fort ! Le “monde du silence” si brillamment peint, décrit, illustré, chanté et joué, a été sous la lumière des projecteurs au cours d’un spectacle de plus de deux heures. “Jamais je n’aurais imaginé cela” nous a confié le directeur de l’Olympia, “revenez quand vous voulez”.
Chapeau les artistes et merci au public puisque l’un n’existe pas sans l’autre ; pas de one man show d’Émile sans spectateurs complices.
Mes remerciements s’étendent donc à nos nombreux amis, anciens, public non connaisseur, mécènes, et organisateurs, qui ont permis cette journée du légionnaire à Paris. 500 légionnaires, de tous les régiments, étaient effectivement dans la salle pour découvrir Paris, pour quelques-uns, et leur musique pour beaucoup. Tous ont manifesté l’esprit de corps qui les unit. Cet esprit de famille, constitué de nombreuses notions qui font le thème de ce numéro de Képi blanc, n’est que l’autre face de monsieur légionnaire, la première étant celle du combattant. Le secret de fabrique est en partie ici. L’année consacrée à ces hommes sans nom, parfois sans visage et à la parole mesurée se poursuit. Les 13 et 14 juillet prochains, défileront au Sénat puis sur les Champs Élysées ceux qui, inlassablement, fabriquent les légionnaires. Ils seront les ambassadeurs du socle Légion qui permet la construction de l’édifice humain. Ils défileront pour rendre hommage par exemple, à ce caporal-chef de 39 ans de service, affecté à la compagnie de service de la Légion étrangère. Cet ancien passera son été à accueillir le flux incessant de jeunes légionnaires au centre des permissionnaires de la Malmousque. À minuit ou à l’aube, il se lèvera pour donner les draps et le secret d’un bon séjour à ce jeune légionnaire, non encore régularisé de situation militaire et donc sans autres lieux pour se reposer. Voir cet ancien au service de son camarade, même pas encore né lors de son propre engagement à la Légion, est la marque d’une grande famille.
Au passage, avec ce 33 e éditorial de Képi blanc, se referme la fenêtre qui m’a été offerte pour parler de cette pépite nationale qu’est la Légion. Inévitablement, la tentation de revenir sur ces trois années est grande. Faut-il dresser un bilan ? Le colonel de réserve Sureau a fourni, urbi et orbi, la réponse : “le général commandant la Légion étrangère ? Ce qui fait notre force c’est qu’on s’en fout !”. Outre que le bulletin de punition pour ce colonel est à ma signature, la formule est empreinte de sagesse et me dispense de regarder derrière.
“Nous marchons gaiment en cadence, malgré le vent malgré la pluie…marchons légionnaires” chantent les légionnaires de la Maison-mère. La Légion ne craint rien, excepté de ne plus être étrangère. Demain, le jeune légionnaire ira à la Malmousque, se reposer entre deux missions, accueilli par un vieux Chibani. Il y aura toujours un COMLE pour parler de la Légion, pour terminer son service de père légion en disant, et ce sera mon dernier mot :
Merci et chapeau Monsieur Légionnaire !
(1)L’harmonie de cet orchestre, qui en a surpris plus d’un,
est mis en avant dans cette formule. Elle n’éclipse pas les solistes, notre légionnaire honoraire Nathalie Lermitte, notre légionnaire crooner, l’accordéoniste, le trompettiste, le violoncelliste ou notre légionnaire rappeur !
| Ref : 791 | Date : 15-07-2023 | 4032