LE

À moi, la Légion !

Retour
| 15 Septembre 2023 | 8369 vues

 

La Légion étrangère a montré sa force, sa cohésion, sa discipline et sa rigueur sur les Champs-Élysées et dans toutes les garnisons où se trouve une unité de képis blancs. Elle a rayonné à l’Olympia en donnant un concert mémorable. Elle a honoré ses anciens au Triomphe de l’Académie de Saint-Cyr, avec les promotions “Général Caillaud” et “Général Morel”, qui vont rejoindre les écoles d’application et la promotion “Chef de bataillon Dupin”, qui vient d’être baptisée. La Légion doit au général de division Alain Lardet, cette capacité à mobiliser les énergies pour mettre en avant “Monsieur légionnaire”. Merci donc, mon général, d’avoir fait rayonner la Légion étrangère, d’avoir consolidé l’entraide Légion et d’avoir renforcé son image au sein de l’armée de Terre. Au-delà, vos actions de rayonnement ont contribué à renforcer l’esprit de Défense chez nos concitoyens. Je m’inscris totalement dans cet héritage.

Alors que le chef d’état-major de l’armée de Terre m’a confié le commandement de la Légion étrangère, j’aborde cette mission avec fierté, humilité, détermination et avec certaines convictions. Fierté de commander ces étrangers qui ont fait le serment de servir avec honneur et fidélité, humilité face à “Monsieur Légionnaire”, détermination face aux défis à relever et conviction quant au style de commandement qui fait vivre cette exception française.

L’armée de Terre se réorganise dans un contexte géopolitique difficile. Plus que jamais, elle a besoin de la Légion étrangère, elle a besoin que la Légion recrute, sélectionne, forme et entraîne ses légionnaires avec ce savoir-faire unique qui la caractérise. La Légion s’adaptera au nouveau format “au combat” et acquerra les nouvelles compétences techniques et tactiques nécessaires. C’est le défi principal de l’année à venir. Et, dans ce domaine, la Légion sera force de proposition.

Le deuxième défi à relever, c’est la permanence de notre identité liée à l’engagement d’étrangers au service de la France. Cette spécificité impose tout d’abord de la discipline et le respect des règles de vie Légion, le respect des fondamentaux liés au code d’honneur du légionnaire et au statut à titre étranger, des règles de vie que le volontaire, venu servir la France, s’est engagé à respecter. Donner du sens à toute chose justifie cette discipline stricte, nécessaire à la cohésion, à la fraternité d’armes et à l’esprit de corps, alors que le recrutement de la Légion étrangère suit les soubresauts du monde et change de continent.

Le troisième défi réside dans l’humanité dans le commandement. Cette humanité, jamais complaisante, doit être mise en œuvre à tous les niveaux. Cette véritable noblesse du cœur est la condition sans laquelle la stricte discipline, la rigueur, la disponibilité, l’entraînement poussé, l’émulation, la compétition, le goût de l’effort, le culte sacré de la mission qui peut aller jusqu’au sacrifice, ne peuvent être exigés de nos légionnaires. De façon très concrète, cette bienveillance se manifeste par une oreille qui écoute, une parole claire et attentive et une attitude juste. Cette sollicitude va d’abord sur les plus jeunes légionnaires et les plus jeunes officiers, elle passe par l’accueil et la progressivité dans la formation des plus jeunes d’entre nous. Aussi, je suis heureux d’accueillir tous ceux qui vont nous rejoindre cet été et je souhaite une bonne mutation à ceux qui nous quittent en leur demandant, dans leurs nouvelles affectations et dans leur nouvelle vie, d'être des ambassadeurs fidèles de la Légion. Cette sollicitude est due également à nos anciens : ils nous obligent parce qu’ils ont servi avec honneur et fidélité. Nos blessés, enfin, méritent toute notre attention, eux qui ont donné une partie d’eux-mêmes par respect pour la parole donnée.

Le quatrième défi, c’est le courage de ceux qui exercent une responsabilité. Il y a le courage au combat, bien sûr, qui ne fait aucun doute : les chefs de contact sauront l’insuffler et montrer l’exemple. Mais il y a également le courage du temps de paix : celui qui exclut toute démagogie, celui qui permet de noter avec courage, d’orienter avec justesse, de reprendre les fautes et les erreurs avec constance et de sanctionner avec justice. Pour autant, ne pas oublier que chaque acte qui est – littéralement – extraordinaire, doit être récompensé.

Aux chefs de corps et aux commandants d’unité descendants, je redis qu’ils sont chez eux à la Maison-mère. Aux chefs de corps et capitaines qui ont pris leur commandement, je veux dire toute ma confiance. Aux nouveaux promus, notamment aux treize sous-officiers devenus officiers le 22 juillet, aux décorés et naturalisés, j’adresse toutes mes félicitations. Enfin, je rends un vif hommage à Émile Lardeux, qui aura marqué de son empreinte pendant seize ans la musique de la Légion en France, Outre-Mer et à l’étranger. Le capitaine Khourda, qui lui succède, est d’ores et déjà en mesure de reprendre le flambeau.

Forts de l’héritage de nos anciens, construisons ensemble aujourd’hui, la Légion de demain.

Que cette Légion incarne le rêve Français !

Bonnes missions à ceux qui sont projetés en opérations ou sur le territoire national.

More majorum.