La Légion doit former au français des individus qui n’en parlaient parfois pas un mot.
Les vertus de la langue française à la Légion
La langue française est l’unique langue de travail de la Légion étrangère, tous les ordres étant transmis en français. Elle permet à chaque légionnaire de communiquer avec l’ensemble de ses camarades et participe donc au succès de la vie en communauté. Elle assure également la bonne exécution des missions et la coopération avec les autres forces armées. Par la suite, une bonne maîtrise de la langue permettra au légionnaire de mieux s’intégrer à la société française.
La méthode « Képi blanc »
Le premier apprentissage de la langue française est dispensé par le 4ème régiment étranger (4RE) à travers une méthode baptisée « Képi Blanc », basée sur la répétition, la démonstration visuelle et l’immersion. À l’issue des phases d’information, d’évaluation puis de sélection à Aubagne, les candidats au bérêt vert sont envoyés à Castelnaudary, dans l’une des quatre fermes que compte le 4RE. Concrètement, une trentaine de nationalités se retrouvent dans une même section d’engagés volontaires, lesquels sont répartis en groupes composés d’un francophone et d’un ou plusieurs étrangers.
La méthode « Képi Blanc » permet aux engagés volontaires de maîtriser 100 mots le premier mois, puis 500 mots à l’issue des quatre mois d’instruction. Elle est composée de 70 séances et de 115 fiches de vocabulaire qui contiennent les bases de la langue pour un usage militaire, mais également civil. L’immersion repose sur l’intérêt de ne parler qu’en français, ainsi que sur l’utilisation du temps libre pour en saisir toutes les occasions. La méthode est progressive et les nouvelles leçons sont construites à partir des séances précédentes.
Apprendre plus qu’une langue
L’apprentissage de la langue française à la Légion se poursuit tout au long de la carrière du légionnaire. Ses compétences linguistiques sont évaluées par des examens qui attribuent un niveau maîtrise qui va de 0 (absence de communication) quand il arrive à Castelnaudary, à 6 (langue maternelle) après quelques années. Le niveau 3, qui correspond à une maîtrise d’environ 700 mots, est un prérequis pour devenir chef d’équipe (caporal). Le niveau 4 certifie une aisance orale permettant notamment d’obtenir la naturalisation française. L’apprentissage du français passe aussi par le non-langagier, à l’aide de gestes et d’imitations qui garantissent une compréhension et une reproduction efficaces.
À travers ces cours et l’apprentissage de la langue de Molière, le légionnaire apprend également comment vivre en communauté au moyen du répertoire commun que constitue le français. Après l’incorporation en régiment, l’apprentissage de la langue française continue, garantissant les perspectives de promotion au sein de la Légion, mais également une bonne intégration au sein de la société française.
Raphaël BOISSON
Contrat armée jeunesse (CAJ)
Service communication Légion étrangère