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IILE - Histoire du domaine

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| 17 Mai 2018 | 24385 vues

Ce vaste domaine est tout d'abord une villa gallo-romaine, comme l'atteste l'aqueduc l'alimentant en eau depuis la montagne Sainte-Victoire dont le tracé et l'aboutissement sont encore visibles.

C'est ensuite une bastide des Xe et XIIe siècles dont les caves servent toujours d'assise au château reconstruit au XIXe siècle. C'est enfin deux cent vingt hectares de cette terre de Provence, terre de France, qui s'étendent autour de la construction principale sur lesquels les premières cultures font leur apparition.

Dès leur arrivée, les légionnaires se mettent au travail pour restaurer, bâtir, défricher, planter. Il faut parfaire les installations et faire de ce domaine un vaste centre de rayonnement, de réadaptation, de fraternité militaire. Tous les légionnaires présents, rentrés blessés d'Indochine, s'activent. Ces héros, "au repos forcé", s'ingénient sous le soleil de Provence à panser leurs plaies, pelle et pioche à la main, pour créer leur maison. La Légion, disait à l'époque le chef de bataillon Le Roch, le premier directeur de l'I.I.L.E.,

"c'est d'abord le combat, puis le travail et enfin la fraternité et la camaraderie"

Le domaine possède rapidement treize hectares de vignes, huit cents pieds d'oliviers, des champs de blé, d'orge et d'aulx. Les collines de chênes et de pins sont clairsemées de pacages. La ferme a pris forme et abrite les moutons, porcs, poules, faisans, ruches... Ici, le berger est russe, le cordonnier est allemand, le maçon est espagnol et s on meilleur ami est suisse.

Dans la série d'ateliers de rééducation et d'apprentissage se prépare le retour à la vie civile; ces hommes, qui sont venus se battre pour la France, ne peuvent retourner dans leur pays d'origine.

Grâce à la générosité des amis de la Légion étrangère et de tous les officiers, sous-officiers et légionnaires d'active (chacun ayant offert une journée de solde), est entreprise la construction d'un vaste bâtiment de deux cent dix mètres de long, en forme d'hémicycle, qui pouvait, à cette époque et en chambre double, accueillir cent quatre vingt anciens. Le 15 mai 1955, le général Koenig, coupant le traditionnel ruban, inaugure cette magnifique et imposante réalisation.

Le 25 septembre 1962, le carré des légionnaires de Puyloubier reçoit ses morts illustres : le général Rollet, le prince Aage de Danemark et le légionnaire de 1ère classe Zimmermann, tous trois initialement inhumés au carré légionnaire de Sidi-bel-Abbès. L'adjudant-chef Struzyna, tombé au combat en Indochine, les rejoindra le 22 mars 1990. Ils y côtoient le général Morel, le colonel Jean-Pierre, le R.P Hirlemann et d'autres gloires de la Légion.