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Les Pionners de la Légion étrangère

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| 14 Novembre 2016 | 122479 vues

La Légion étrangère est seule dans l'armée française à avoir conservé la tradition de ces majestueuses têtes de colonnes de pionniers barbus, gantés de blanc, portant le tablier de buffle et défilant fièrement la hache sur l'épaule. Cette tradition s'inspire des fastes de la Grande armée qui plaçait toujours ses sapeurs en tête, à la peine mais aussi à l'honneur, en "ouverture de route".

L’origine des « porte-haches » des compagnies de « grenadiers », ancêtres des pionniers, remonte au XVIIIème siècle. Leur création, en 1747, reprenait un usage qui existait dans l’armée prussienne avec les «soldats charpentiers».

Combattant au plus près de l’ennemi, les grenadiers étaient considérés comme des soldats d’élite, ce qui leur conférait quelques privilèges, comme ceux d’arborer des insignes spécifiques (d’où l’origine de la grenade) et de porter la moustache.

Sous le Consulat et l’Empire, les « sapeurs », se distinguent ostensiblement par le port de la barbe et de la moustache, de la hache, des gants et déjà du tablier de cuir (dit tablier de pontonnier), ainsi que le fameux bonnet à poils (ou bonnets d’« oursons ») des grenadiers.

Lorsque la Légion étrangère fut créée, en 1831, des détachements de sapeurs figuraient sur l’ordre de bataille de chaque bataillon. Ils étaient dans la même tenue que le reste de la troupe, mais portaient l’insigne des sapeurs sur la manche (deux haches croisées surmontées d’une grenade).

 

Sous-officiersMilitaires du rang

 

La coutume du port de la moustache et de la barbe est officialisée et devient une obligation à la Légion étrangère en 1844.

Les détachements de sapeurs, dans les régiments, furent supprimés après le Second Empire, mais la Légion en conserva les traditions.
Les compagnies de « sapeurs-pionniers » furent recréées en 1920. Constituées de spécialistes, elles étaient destinées à participer à la réalisation de grands travaux (routes, tunnels…) dans le cadre de la pacification du Maroc.

Au Maroc, en 1928, la compagnie de sapeurs - pionniers du 3ème Etranger perce le tunnel de Foum Zabbel, le "tunnel du légionnaire", et ouvre la route du Ziz. Durant des semaines et des mois, les hommes se sont relayés pour forcer le granit, au pic et à la barre à mine…
A l'entrée du tunnel, une plaque saluait leur exploit, elle portait cette inscription :

La montagne nous barrait la route.
Ordre fut donné de passer quand même.
L'énergie de leurs muscles
Et leur indomptable volonté furent leurs seuls moyens.

Le 30 avril 1931, une section de « sapeurs-pionniers » du 3ème R.E.I. ouvrait le défilé lors des cérémonies organisées à Sidi-Bel-Abbès à l’occasion du centenaire de la création de la Légion étrangère. C’était la consécration d’une tradition qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours.