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Solidarité et fidélité

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| 23 Décembre 2011 | 17908 vues
Editorial du COM.LE du Képi blanc N° 739.

Alors que les armées françaises se penchent sur la condition du personnel au sein du dispositif des bases de défense, il me paraît nécessaire de réfl échir ensemble au sens de la solidarité au sein de notre institution.

À la Légion étrangère, le principe de solidarité repose sur le fait de faire contribuer chacun de ses membres, à l'assistance matérielle et morale de toute la communauté composée des légionnaires en service, des anciens et des familles. Dans ce cadre, la solidarité reste commune à toutes nos formations qui répondent, les unes pour les autres, à ce besoin de se porter mutuellement assistance. Cette approche globale à la Légion montre toute sa pertinence, dans le cadre de l'installation de la 13e DBLE aux Emirats Arabes Unis, comme dans le soutien apporté à nos anciens.

Le candidat s'engageant au titre de la Légion étrangère et non d'un régiment, la solidarité s'exprime naturellement au titre de l'ensemble de la communauté légionnaire. Et ce dispositif d'entraide et de solidarité s'inscrit en complément de celui des armées, sans s'y substituer. Il est indispensable car adapté aux besoins spécifi ques de ces étrangers qui ont tout quitté pour venir servir la France.

Chacun se souvient du serment de fi délité qu'il a prononcé le jour où il a coiffé pour la première fois son képi blanc. En réponse à cet engagement, la légion étrangère lui promet de l'accompagner sans jamais l'abandonner.

Cette aide ne se limite pas à des mots. Elle s'exprime très concrètement et de multiples façons. Elle est visible dans les actions que nous menons à l'Institution des invalides de Puyloubier, à la Maison du légionnaire d'Auriol, au centre des permissionnaires de la légion étrangère de la Malmousque ou au centre d'hébergement et d'accueil de la Ciotat.

Ces infrastructures ont été construites ou nous ont été confiées pour répondre aux besoins spécifi ques du légionnaire d'active ou à la retraite. Elles ont une légitimité incontestable et une effi cacité reconnue, rendue possible, notamment grâce au soutien que la communauté des légionnaires d'active leur apporte.

À la Légion étrangère, la solidarité est donc une exigence qui va au delà de la condition du personnel. Elle renforce les liens entre les membres d'une même famille, qui va des jeunes légionnaires récemment engagés aux anciens dispersés sur tous les continents et leur apporte une aide irremplaçable.

Dans ces moments de crise et de recherche de rationalisation, les tentations sont grandes de dire "À quoi bon continuer à soutenir ces actions qui nous coûtent !". Soyons solides et déterminés : le légionnaire a toujours autant besoin d'une famille et notre engagement à lui venir en aide reste le même.

Ayons le courage de la fi délité. C'est un défi que la Légion étrangère doit savoir relever et qui est brodé en lettres d'or dans les plis de ses emblèmes. C'est à cela que les chefs de corps et moi-même nous engageons chaque année lors du conseil d'administration du Foyer d'entraide de la Légion étrangère. Et chacun d'entre nous doit conserver à l'esprit cette exigence qui se traduit inéluctablement par des efforts fi nanciers car la solidarité a un coût (abonnement à KB, participation aux associations, dons, legs...), par notre disponibilité pour être présents et à l'écoute de ceux qui sont en diffi culté, par notre détermination dans les travaux entrepris à Puyloubier, l'accompagnement de nos blessés dans les hôpitaux ou les actions de mémoire et de rayonnement comme la transformation de notre musée.

Conservons ce goût de l'effort propre au légionnaire, dans l'action comme dans la solidarité, c'est notre manière d'exprimer notre fi délité et notre respect à l'égard de nos anciens. Sachons les épauler et mettre en valeur le riche patrimoine humain et historique qu'ils nous ont légué. Et n'oublions jamais que dans le mot effort, il y a FORT et que solidarité rime avec fi délité.