Le Foyer d’entraide de la Légion étrangère

La solidarité à la Légion est une des marques de fabrique de l’institution, apportant depuis toujours assistance et réconfort aux étrangers devenus fils de France, qui ne peuvent les obtenir auprès de leurs familles absentes. On doit au général Rollet dans l’entre-deux-guerres, puis au colonel Gauthier après la 2e Guerre Mondiale une impulsion décisive dans le domaine, autour du dispositif des centres de repos et de convalescence ainsi que de l’action sociale.

Aujourd’hui, que signifie cette “solidarité légionnaire” et que regroupe-t-elle ?
Elle représente d’abord des valeurs, d’entraide et de fraternité d’armes. Elle signifie aussi des actes concrets, comme les dons et les legs. Dans les régiments, elle renvoie à l’appui que fournissent les jeunes légionnaires à leurs anciens lorsqu’ils participent aux vendanges de Puyloubier, effectuent des travaux pour la communauté ou se lancent un défi permettant de récolter des dons. Elle constitue enfin une organisation, centrée autour d’une division de l’état-major du COMLE, la division d’Entraide Solidarité de la Légion étrangère (DESLE) et du Foyer d’entraide de la Légion étrangère (FELE).
Le FELE est un établissement public de l'État placé sous la tutelle du ministre des Armées, appelé sui generis, c’est-à-dire unique en son genre. Né par décret le 30 mai 2014, ses activités s’exercent au profit des militaires et anciens militaires servant ou ayant servi à titre étranger ainsi qu’à leurs familles. Son directeur est nommé pour trois ans et son fonctionnement est régi par un conseil d’administration dont le COMLE est le président, les chefs de corps des régiments membres de droit ainsi que des personnes qualifiées et un représentant du ministère des armées au titre de la tutelle. Ses missions sont très variées : aide matérielle, accompagnement social, insertion professionnelle, soutien médico-social des anciens légionnaires handicapés ou âgés, promotion de l’identité légionnaire, soutien financier à certaines actions relatives à la mémoire de la Légion étrangère. Le FELE ne reçoit aucune subvention de l’État. Il fonctionne grâce aux dons et legs, par le produit de la vente du vin récolté sur les 40 hectares de la vigne et du magazine Képi Blanc, sur la promotion d’objets fabriqués dans les ateliers occupationnels de nos anciens, “céramique” et “reliure”.
Mais le FELE évolue, vit et remplit aussi son rôle grâce à l’appui et l’engagement désintéressé de nombreux amis de la Légion étrangère. Ils sont de passage, bénévoles ou investis depuis longtemps à ses côtés. Ils ont parfois conquis le galon de 1re classe d’honneur de la Légion par l’attention portée aux légionnaires, sans contrepartie ni calcul d’intérêt. Je leur rends aujourd’hui un hommage particulier, au nom de tous les légionnaires.
Comme ailleurs, la crise sanitaire a mis à mal les ressources du FELE : les cérémonies de Camerone ont été partout annulées pour le public, les boutiques furent fermées pour plusieurs mois et notre Institution des Invalides interdite au public pour préserver nos pensionnaires de la CoVid-19.
Plus que jamais, la solidarité légionnaire doit aujourd’hui nous rassembler et nous porter afin que l’année 2020, qui est loin d’être finie, soit pour le FELE la preuve de l’efficacité de notre cohésion et de la force des liens de la famille Légion.

 

Général de brigade Denis Mistral,
commandant la Légion étrangère
(Editorial du magazine Képi-blanc N° 833)

 

| Ref : 693 | Date : 09-07-2020 | 13071