Norvège - commémoration du Combat de Narvik

L’escale de la frégate Latouche-Tréville à Narvik le 31 mai a été l’occasion de commémorer la reprise de la ville en mai 1940 en présence de légionnaires de la 13 DBLE, d’élèves-officiers de l’École spéciale militaire et de marins.

Une première cérémonie a été organisée à « Veterans plass » (lieu du débarquement français du 28 mai 1940) où se trouve la stèle française. Elle réunissait une délégation de la promotion « général Saint-Hillier » et le drapeau de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, une délégation de la 13ème Demi-Brigade de la Légion Étrangère et un détachement de la frégate Latouche-Tréville. L’Ambassadeur de France en Norvège a déposé une couronne au pied du monument en présence du maire de Narvik et du représentant local du souvenir français. 

 

 

L'ambassadeur de France a prononcé un discours : 

"À l’issue de la première guerre mondiale, l’application du traité de Versailles a, entre autres conséquences, dessiné une nouvelle carte de l’Europe. Ce nouveau découpage territorial, forcément imparfait, annonce de nouvelles tensions internationales. Celles-ci sont aggravées par la crise économique du début des années 1930 et l’émergence d’une idéologie totalitaire au cœur de l’Europe.
Un nouveau conflit est envisagé, les belligérants potentiels identifient les moyens d’assurer leur avantage.

Parmi les enjeux stratégiques figure le minerai de fer suédois qui est exporté par le port de Narvik, où nous sommes aujourd’hui. Le 9 avril 1940, une attaque surprise est lancée contre la Norvège, l’occupation de Narvik en est un objectif. Alliés au Royaume de Norvège, le Royaume Uni, la Pologne et la France décident de reprendre Narvik.

C’est un immense défi, d’abord un défi géographique, les troupes de montagne ont été constituées dans les Alpes, il faut les déplacer au nord du cercle Arctique, ce qui constitue, par ailleurs, un défi logistique. C’est aussi un défi climatique, la plupart des soldats ne sont pas entraînés à combattre dans l’Arctique. C’est un défi tactique car le relief de la région favorise les défenseurs. C’est enfin un défi culturel, il s’agit de faire travailler ensemble quatre nations.

Deux hommes se distinguent pour réussir : le général Fleischer et le général Béthouart. Le général Fleischer commande les forces du nord de la Norvège. Il rassemble des forces fraîchement mobilisées et, malgré leur manque d’entraînement, résiste à un ennemi entraîné et bien équipé. Le général Béthouart est un expert des troupes de montagne, il est donc désigné pour créer une brigade de montagne destinée à être affectée au Corps expéditionnaire français en Scandinavie qu’il commande en Norvège. Les généraux Fleischer et Béthouart s’entendent sur la façon de conduire les opérations et réussissent à convaincre les Britanniques et les Polonais de tenter une opération impliquant des forces terrestres, maritimes et aériennes.

Ici, se sont déroulées les premières opérations interarmées combinées de la seconde guerre mondiale. Dès le 30 avril, les chasseurs alpins occupent le nord du fjord, le 13 mai la légion étrangère débarque et prend Bjerkvik. Le 28 mai 1940, plusieurs offensives alliées sont lancées, polonaise au sud-ouest de Narvik et franco-norvégienne ici où débarque la 13ième demi-brigade de la Légion étrangère. Le lieutenant Saint-Hillier appartient à cette unité.

Saint-Cyriens de la promotion « général Saint-Hillier », vous avez choisi d’entretenir le souvenir de la coopération militaire franco-norvégienne. En baptisant votre promotion « général Saint-Hillier » vous avez aussi choisi l’engagement et l’exigence. Le général Saint-Hillier s’est engagé au service de la France en combattant à Narvik d’abord, puis en ralliant très tôt les Forces Françaises Libres. Il participa aux combats de Bir-Hakeim, au débarquement en Italie, puis au débarquement de Provence. Son engagement au service de la liberté lui valut d’être Compagnon de la libération.

Vous avez aussi choisi l’exigence car le combat en zone arctique est exigeant. Votre parrain de promotion a combattu dans des conditions particulièrement difficiles. Les Norvégiens l’ont récompensé en le décorant de la croix de guerre avec épée, la plus prestigieuse décoration militaire norvégienne.

Les opérations autour de Narvik et la reconquête de Narvik constituent la première victoire alliée de la seconde guerre mondiale. La situation en France et en Belgique fin mai 1940 modifie les priorités stratégiques, l’évacuation de Narvik, décidée le 24 mai, s’achève le 8 juin. Plus tard, les Polonais, les Norvégiens et les Français reprendront le combat à partir du Royaume-Uni."

 

 

L’ensemble des délégations s’est ensuite rendu au carré français du cimetière de Narvik où une seconde couronne a été déposée. Les participants ont ensuite été invités à bord de la frégate.

 

 

| Ref : 562 | Date : 31-05-2017 | 25192